Dans les années 70, une petite fille de 10 ans prénommée Lucie est retrouvée après avoir été enlevé quelques mois plus tôt, séquestrée dans des conditions épouvantables. Les jours passent et elle se lit d'amitié avec Anna dans l'hôpital où elle est suivie pour des soins. Quinze ans plus tard, on sonne à la porte d'une maison. Le père de famille ouvre. Lucie, armée de son fusil de chasse, tire à bout portant...
Après de très grandes hésitations, j'ai fini par visionner ce film qui a tant fait parler de lui. "Atroce", "Monstrueux", "Sanguinolent", Martyrs se sera vu attribuer tous les qualificatifs possibles comme le film qui a donner bien du fil à retordre à la commission de classification de par son extrême violence visuelle. Ayant frôlé de justesse une interdiction aux mineurs (rien que ça !) et donc ayant remis en cause la censure dans le cinéma français (le débat de savoir s'il existe des limites à ne pas dépasser), Martyrs revêt pour toute personne n'ayant pas vu le film d'une image terrible, d'une réputation crasseuse comme un certain Massacre à la tronçonneuse trente ans plus tôt. Question : Martyrs est-il donc si insupportable que ça ? Réponse : oui et non.Pendant une heure et demie, il n'existe aucun temps mort. Le réalisateur Pascal Laugier attrape son spectateur par la gorge et l'entraîne dans un monde chaotique où ne coexistent que souffrance, douleur, cri et sang. Un vrai cauchemar. Mais le vrai cauchemar, c'est assurément celui que vit Lucie incarnée par Mylène Jampanoï. Complètement traumatisée par ce qu'elle a vécu, elle passe à tabac une famille dans un "shoot'em up" incroyable. Aucune pitié, sans état d'âme ni conscience, elle est en plus de cela, poursuivie et attaquée par une horrible créature. Martyrs joue dans la cour des grands et malgré (et c'est un sensible qui parle) des scènes insoutenables, le film repose sur un scénario intelligent bien que se concluant sur une morale plus que douteuse. Nous ne sommes pas dans les sagas Saw ou Hostel où montrer du sang et de la torture ne revient qu'à de la complaisance, du gratuit, d'un sadisme m'a-tu-vu. Certes dans Martyrs du sang il y en a, mais le tout est construit dans une grande harmonie et cela grâce à deux actrices habitées. Elles incarnent en effet deux personnages désenchantés : l'une déshumanisée et écoeurée par ce que lui a offert la vie, l'autre plus humaine. Et ainsi va Martyrs : cette quête de vengeance sanguinaire, cette rage intériorisée pendant ses longues années qui explosent comme un bâton de dynamite. En cela, la première moitié du film est un vrai succès, une vraie claque. C'est très dur à regarder mais on se laisse prendre et on essaie de comprendre.
Ensuite arrive la deuxième partie du film et comme bon nombre de personnes, on est tous d'accord pour dire que c'est ici que (malheureusement) le bas blesse. On respire deux secondes le temps de nous remettre de nos émotions. Mais nous n'aurons le droit après qu'à une ahurissante défiguration humaine de quarante minutes faite de coups de poings et de coups de pieds. Certes Laugier a voulu démontrer la férocité animale du comportement humain. Scènes effroyables, ignobles voire révoltantes, Martyrs perd hélas de son éclat. Et on a presque envie de ne retenir que la première moitié du film. Surtout que la seconde repose sur deux grosses incohérences : le passage que découvre Anna est si facile à trouver qu'il parait étonnant que les enfants ne l'ont jamais découvert ; et pourquoi Anna n'appelle t-elle tout simplement pas la police. Au contraire, elle dort jusqu'au petit matin ?!...
Martyrs est donc une expérience douloureuse et je conçois que le comité de censure ait pris autant de pincettes, dans un monde où les productions cinématographiques vont trop loin. De là à avoir voulu l'interdire au moins de 18 ans, non. Laugier avait ses arguments (pas tous très nets je dois avouer) mais il avait une construction, son film reposant sur un vrai fondement. La violence, même si elle est omniprésente, n'est à voir qu'en second plan, mais cela ne m'a pas empêché d'accélérer certaines scènes vers la fin, trop fortes pour mon émotivité personnelle. Si les gens s'arrêtent à la violence, alors oui, le film n'est pas pour eux. Si comme moi, on essaie de comprendre l'histoire et où le réalisateur veut en venir, alors Martyrs peut se révéler intéressant. C'est très déroutant et surprenant de la part du cinéma français. Et finalement, ce que je retiens comme message du film, c'est qu'on vit dans un monde et une époque de merdes. On a bien envie, au vu de tant d'atrocités que l'homme est capable d'exercer sur les autres hommes, de tant d'abominations dont il peut faire preuve dans sa cruauté, de se retirer de la société ; ou bien de se voiler la face comme il est malheureusement de plus en plus coutume... Et si Laugier n'avait pas eu d'autres choix que d'utiliser autant de violence pour son film afin de faire réagir son public ?
Après de très grandes hésitations, j'ai fini par visionner ce film qui a tant fait parler de lui. "Atroce", "Monstrueux", "Sanguinolent", Martyrs se sera vu attribuer tous les qualificatifs possibles comme le film qui a donner bien du fil à retordre à la commission de classification de par son extrême violence visuelle. Ayant frôlé de justesse une interdiction aux mineurs (rien que ça !) et donc ayant remis en cause la censure dans le cinéma français (le débat de savoir s'il existe des limites à ne pas dépasser), Martyrs revêt pour toute personne n'ayant pas vu le film d'une image terrible, d'une réputation crasseuse comme un certain Massacre à la tronçonneuse trente ans plus tôt. Question : Martyrs est-il donc si insupportable que ça ? Réponse : oui et non.Pendant une heure et demie, il n'existe aucun temps mort. Le réalisateur Pascal Laugier attrape son spectateur par la gorge et l'entraîne dans un monde chaotique où ne coexistent que souffrance, douleur, cri et sang. Un vrai cauchemar. Mais le vrai cauchemar, c'est assurément celui que vit Lucie incarnée par Mylène Jampanoï. Complètement traumatisée par ce qu'elle a vécu, elle passe à tabac une famille dans un "shoot'em up" incroyable. Aucune pitié, sans état d'âme ni conscience, elle est en plus de cela, poursuivie et attaquée par une horrible créature. Martyrs joue dans la cour des grands et malgré (et c'est un sensible qui parle) des scènes insoutenables, le film repose sur un scénario intelligent bien que se concluant sur une morale plus que douteuse. Nous ne sommes pas dans les sagas Saw ou Hostel où montrer du sang et de la torture ne revient qu'à de la complaisance, du gratuit, d'un sadisme m'a-tu-vu. Certes dans Martyrs du sang il y en a, mais le tout est construit dans une grande harmonie et cela grâce à deux actrices habitées. Elles incarnent en effet deux personnages désenchantés : l'une déshumanisée et écoeurée par ce que lui a offert la vie, l'autre plus humaine. Et ainsi va Martyrs : cette quête de vengeance sanguinaire, cette rage intériorisée pendant ses longues années qui explosent comme un bâton de dynamite. En cela, la première moitié du film est un vrai succès, une vraie claque. C'est très dur à regarder mais on se laisse prendre et on essaie de comprendre.
Ensuite arrive la deuxième partie du film et comme bon nombre de personnes, on est tous d'accord pour dire que c'est ici que (malheureusement) le bas blesse. On respire deux secondes le temps de nous remettre de nos émotions. Mais nous n'aurons le droit après qu'à une ahurissante défiguration humaine de quarante minutes faite de coups de poings et de coups de pieds. Certes Laugier a voulu démontrer la férocité animale du comportement humain. Scènes effroyables, ignobles voire révoltantes, Martyrs perd hélas de son éclat. Et on a presque envie de ne retenir que la première moitié du film. Surtout que la seconde repose sur deux grosses incohérences : le passage que découvre Anna est si facile à trouver qu'il parait étonnant que les enfants ne l'ont jamais découvert ; et pourquoi Anna n'appelle t-elle tout simplement pas la police. Au contraire, elle dort jusqu'au petit matin ?!...
Martyrs est donc une expérience douloureuse et je conçois que le comité de censure ait pris autant de pincettes, dans un monde où les productions cinématographiques vont trop loin. De là à avoir voulu l'interdire au moins de 18 ans, non. Laugier avait ses arguments (pas tous très nets je dois avouer) mais il avait une construction, son film reposant sur un vrai fondement. La violence, même si elle est omniprésente, n'est à voir qu'en second plan, mais cela ne m'a pas empêché d'accélérer certaines scènes vers la fin, trop fortes pour mon émotivité personnelle. Si les gens s'arrêtent à la violence, alors oui, le film n'est pas pour eux. Si comme moi, on essaie de comprendre l'histoire et où le réalisateur veut en venir, alors Martyrs peut se révéler intéressant. C'est très déroutant et surprenant de la part du cinéma français. Et finalement, ce que je retiens comme message du film, c'est qu'on vit dans un monde et une époque de merdes. On a bien envie, au vu de tant d'atrocités que l'homme est capable d'exercer sur les autres hommes, de tant d'abominations dont il peut faire preuve dans sa cruauté, de se retirer de la société ; ou bien de se voiler la face comme il est malheureusement de plus en plus coutume... Et si Laugier n'avait pas eu d'autres choix que d'utiliser autant de violence pour son film afin de faire réagir son public ?
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