jeudi 31 juillet 2008

Le seigneur des anneaux : Le retour du roi - critique -

Chaque victoire se paye d'immenses sacrifices. Malgré ses pertes, la Communauté se jette dans la bataille pour la vie, ses membres faisant tout pour détourner l'attention de Sauron afin de donner à Frodon une chance d'accomplir sa quête. Voyageant à travers les terres ennemies, ce dernier doit se reposer sur Sam et Gollum, tandis que l'Anneau continue de le tenter...
Monumental. C'est le mot qui caractériserait sans doute le mieux ce dernier épisode de la trilogie. Même si hélas Le seigneur des anneaux fait parti de ces films à ne devoir qu'être vu sur grand écran pour qu'il prenne tout son sens, le dénouement de l'aventure se clôt en beauté dans une symbiose jouissive entre pureté et intimité des émotions. Jackson a effectué jusqu'au bout, exsangue, un travail d'orfèvre, ne bâclant rien, se surpassant à chacun de ses plans et à travers des acteurs tout plus habités, livrant une composition formidable.
Le personnage de Gollum demeure encore le personnage ambigu et fourbe du début. Car bourreau parce qu'il manipule Frodon et Sam dans leur quête mais victime aussi parce qu'il est possédé par l'anneau, rongé dans son âme le plus profondément. Le Mal ici a triomphé du Bien.
Le spectateur se fera encore le témoin de batailles épiques gigantesques et nerveuses. Plus encore, il aura le droit une fois n'est pas coutume d'assister à l'une des plus belles fins parabolées qui soit. Jackson ne s'est pas en effet contenté de clore sa "précieuse" saga en un coup de baguette magique. Il va plus loin en proposant à ses héros, ses personnages mais aussi son public de constater le monde après sa libération. On remarque que celui-ci ne change pas, fidèle à lui-même, à ses traditions, ses joies et ses blessures. Et la magie fait que derrière tous ces thèmes existentiels de quête de soi, de dépassement de soi, d'espérance et de bravoure, on en ressort exempt de tous défauts, comme transformé par la bataille à laquelle nous avons assister pendant dix heures. Et c'est là que Peter Jackson s'impose comme un grand. Il a construit son film comme si le septième art devait s'éteindre dans les jours qui suivent. En introduisant, en développant et en concluant, il a su éviter les pièges hollywoodiens et surtout, il a mis son public sur un piédestal en lui montrant que l'espoir et le courage sont les meilleures armes que l'on puisse avoir en main. Une aventure avec un grand "A", époustouflante et parfaite jusqu'à sa dernière seconde, comme personne n'osa faire auparavant. Un vrai hommage au cinéma, dans toute sa splendeur et son infinité, et qui fut oscarisé en son époque par onze statuettes amplement méritées.

mercredi 30 juillet 2008

Attention à la marche - critique -

Pendant une pause déjeuner des vacances, l'esprit quelque peu ouvert et tolérant que je possède me forçait à zapper sur TF1 (la chaîne de tous les supplices) et de regarder jusqu'au bout ce que toutes les mamies, les retraités et les personnes qui ne souhaitent pas faire marcher leur cervelle regardent. C'est à dire l'émission de Reichmann en personne avec ces petits potes, j'ai nommé Attention à la marche. Autant dire que de la part de TF1, je ne m'attendais à rien de révolutionnaire, la chaîne collectionnant les pires débilités que la connerie humaine est capable de produire en ce bas monde (cf Secret story, l'île de la tentation, la roue de la fortune...). Passé une heure interminable, je ressors avec de la merde dans les yeux...
Le concept tout d'abord est ridicule et est abordable pour tous. En effet, pour atteindre le dernier palier et empocher la cagnotte, le candidat devra répondre à des questions uniquement basées sur le pifomètre. On n'interrogera ni sa culture générale, ni sa culture personnelle. Pire, lors de la finale, on a un choix de quatre propositions, comme si plus on avançait, plus on s'engouffrait dans la beauferie des jeux sans intellect et dénués de tout divertissement.
Ensuite, que ce soit les candidats ou bien le public, ils se ressemblent tous et sont rattachés par le merveilleux lien qui les unit : celui de l'humour gras, potache et bouffon (et si vous regardez attentivement, on ne voit aucun jeune entre 18 et 26 ans, sauf cas exceptionnel !). Le pire passage de l'émission est sans conteste celui de la question coquine sur fond de musique de 9 semaines et demi. Tous le public en chaleur se met à tortiller du popotin, nous livre une débile danse qu'on est supposé voir comme du strip-tease, et tout cela dans la bonne humeur non-communicative! Plus beauf, tu meurs...
Et enfin cerise sur la gâteau, Attention à la marche nous propose d'assister au talent incontournable dans le monde de la comédie (- ironie quand tu nous tiens -), celui de Jean-Luc Reichmann. Ses pitreries et ses minauderies insupportables nous donnent envie de le gifler à chacune de ses apparitions à l'écran (c'est à dire tout le temps). Non seulement, il est incompétent dans son domaine mais il n'est tout simplement pas drôle du tout. Ses blagues font tâche et ses danses pathétiques avec ses petits potes nous piquent les yeux de honte. Le seul exploit qui lui revient de droit étant de représenter le sex symbol français des femmes de plus de 70 ans. La classe !
Dur dur de rester planter devant tant de connerie. TF1 est décidément mort pour moi. En proposant des émissions télévisées sans intérêt culturel et présentées par des animateurs sans intérêt personnel, Attention à la marche fait parti de ces émissions minables, beaufs, qui formatent et grillent les neurones du public. Les petites mémés qui s'ennuient chez elles sont excusées (et vieille France qu'elles sont, Attention à la marche tombe pile poil à l'heure du déjeuner. TF1 cible bien son public et calcule très bien son coup, comme toujours...), les autres m'expliqueront... J'ai beau être ouvert à beaucoup de choses mais avec tous les efforts du monde, je n'arrive pas à comprendre comment des gens peuvent se ruer sur leur téléviseur pour assister à cette débauche consentante de bêtise humaine.

P.S : Comment, au 21ème siècle avec les moyens numériques que nous disposons, peut-on réaliser un générique aussi laid et pourri ? Mystère, mystère...

mardi 29 juillet 2008

PARIS bande annonce



Voici pour vous et les amoureux de la capitale, la bande annonce du dernier Klapisch sorti en février dernier. Rendez-vous pour la critique le mois prochain :)

Buffy comic tome 1 - critique -

Ayant grandi dans l'ombre de la série pendant tout mon collège/lycée et étant donc un fan inconditionnel des aventures de notre héroïne Buffy, j'ai failli tomber dans les pommes lorsque j'ai appris que Joss Whedon avait supervisé himself la saison 8. La série s'était en effet clôturée par une saison 7 rythmique et apocalyptique où le bien triomphait du mal, mais qui laissait aussi beaucoup de portes ouvertes et suspendait plein de questions sans réponses. (Je ferai paraître plus tard (et avec beaucoup de motivation) chaque saison de cette mythique série).
On n'y croyait plus : 9 juillet 2008 => sortie du premier tome de la saison 8 !
Je lis, je parcours, je dévore le comic en une heure à peine... et c'est la déception totale...
Etant donné que le problème du budget ne se pose plus, Joss Whedon s'est complètement lâché dans la suite des aventures de notre héroïne reprenant la suite du dernier épisode de la saison 7. Et du coup, on ne reconnaît plus rien. On ne reconnait plus du tout l'univers qui nous attirait temps (sans Sunnydale en même temps, c'était couru d'avance) et pire, on ne retrouve plus le caractère qui faisait le propre de la bande. Alex fait trop sérieux, Buffy fait bien cruche, et Willow n'est mais alors n'est plus du tout timide. On dépasse parfois le ridicule et on a parfois l'impression de plonger en plein univers d'X-men (une Dawn géante, à quoi bon ? une Willow qui vole, qui lance des éclairs ; des acrobaties grotesques de Buffy...).
De plus, on a du mal à se mettre dans l'histoire, trop alambiquée et militaire à mon goût. On a droit à quelques incohérences : par exemple comment se fait-il que Warren soit encore vivant alors la Force prenait son apparence c'est à dire uniquement celle de gens qui sont déjà morts ?
Bref, les dessins sont joliment réalisés (les couvertures sont magnifiques) mais on ne retrouve plus le côté cheap de la série et son essence même.
Pouvant faire ce que bon lui semble (plus de budget, d'effets spéciaux à réaliser), Joss Whedon a préféré ici mettre en avant des beaux dessins avec plein d'actions dans tous les coins et de super pouvoirs plutôt que de se repositionner dans ce qui faisait le succès de la série. Je vais attendre la parution du tome 2 mais pour l'instant je ne suis pas du tout séduit.
Pourquoi ?? Pourquoi as tu fait ça Joss ???

Le seigneur des anneaux : Les deux tours - critique -

Après la mort de Boromir et la disparition de Gandalf, la Communauté s'est scindée en trois. Perdus dans les collines d'Emyn Muil, Frodon et Sam découvrent qu'ils sont suivis par Gollum, une créature versatile corrompue par l'Anneau. Celui-ci promet de conduire les Hobbits jusqu'à la Porte Noire du Mordor. A travers la Terre du Milieu, Aragorn, Legolas et Gimli font route vers le Rohan, le royaume assiégé de Theoden. Cet ancien grand roi, manipulé par l'espion de Saroumane,
le sinistre Langue de Serpent, est désormais tombé sous la coupe du malfaisant Magicien. Eowyn, la nièce du Roi, reconnaît en Aragorn un meneur d'hommes. Entre temps, les Hobbits Merry et Pippin, prisonniers des Uruk-hai, se sont échappés et ont découvert dans la mystérieuse Forêt de Fangorn un allié inattendu : Sylvebarbe, gardien des arbres, représentant d'un ancien peuple végétal dont Saroumane a décimé la forêt...
Le volet "Les deux tours" apparaît plus sombre et plus violent que son prédécesseur ; il met en scène en effet 2h50 de batailles ininterrompues. Le gigantisme des lieux, la psychologie des personnages et la barbarie des combats confèrent au seigneur des anneaux beaucoup de maturité dans son fond et sa forme (la quête même de Frodon de fouler des terres inconnues à but ésotérique peut se voir comme sa propre quête d'identité). Non loin d'avoir respecter l'oeuvre de Tolkien d'après les fanatiques purs, Jackson apporte toujours sa touche personnelle (on peut le voir figurer dans la bataille du gouffre de Helm) à la façon d'Hitchcook. Le début du film commence là où s'était arrêté le dernier. A travers tout un charivari d'actions, de complots entre le bien et le mal et d'un tohu-bohu indescriptible, la bataille pour la terre du milieu commence. Ce qui est amusant de constater c'est à quel point Peter Jackson a fait preuve d'une incroyable force et de patience pour avoir réussi à tout s'enchaîner dans une sidérante fluidité. Comme pour la communauté de l'anneau, on ne se sent pas larguer devant la nouvelle arrivée des personnages (la nièce du roi, le roi lui-même, les Ents...) et j'irais même jusqu'à dire qu'on prend plaisir à trouver ces nouveaux êtres et créatures, à commencer par le néanmoins culte Sméagol alias Gollum. Ce personnage d'une grande perfidie attire un sentiment chez le spectateur, quel qu'il soit. Que l'on ressente de la pitié ou du mépris, cette créature aussi laide que l'est son âme, est néanmoins la véritable clef du seigneur des anneaux et qui méritera donc que j'y concentre toute mon attention pour la critique du dernier volet. Mais ce qui est indispensable de faire remarquer, c'est que Gollum est la seule et unique créature de cette saga à avoir échapper aux règles manichéennes. Car en effet, le petit défaut que l'on pourrait relever, c'est que nous avons véritablement les bons d'un côté et les méchants de l'autre (physiquement cela ne fait nul doute). Les méchants sont représentés ici comme dans l'imaginaire collectif, c'est à dire répugnants, à l'expression de visage terrifiante, et dépourvus de conscience (orques, dragons...). A l'inverse, les gentils ne sont que des êtres humains ou bien des créatures qui inspirent la sympathie (les arbres rebelles, les aigles...). Avec Gollum, on sort du lot. Doté d'une double personnalité qui n'est pas s'en rappeler la balance de justice (Bien/Mal), il peut se révéler aussi bien attachant qu'étonnamment manipulateur. Sam l'a compris, Frodon non.
De plus, chaque personnage joue son propre rôle jusque dans les moindres détails de sa personnalité. Aragorn incarne la bravoure et le courage, Frodon la détermination, Sam la loyauté, Gimli et Legolas l'amitié, Gandalf la sagesse... Ce double triumvera représente les ingrédients incontournables au grand succès mérité de cette oeuvre. Les batailles qui s'ajoutent au tableau sont démesurément impressionnantes de réalisme. Imaginez 10 000 orques contre 300 humains : l'ampleur de cette confrontation file la chair de poule et Jackson a su jouer avec nos nerfs en filmant comme un virtuose une bataille qui s'étale sur près d'une heure.
Avec sa toute majesté, Le seigneur des anneaux livre une fois de plus des tableaux inoubliables composés de montagnes et de forêts vierges, des paysages dignes de vraies cartes postales invitant le spectateur dans un voyage sans retour. A partir d'une oeuvre maîtresse à la fois indicible et inénarrable, Jackson a su s'imposer comme un réalisateur vertigineux, grâce à une équipe technique non moins vertigineuse.

dimanche 27 juillet 2008

La vidéo du jour



Voici un court métrage de Godfrey Reggio de 7min40s réalisé en 1995 sous une musique hypnotique de Philip Glass.

Il nous montre un groupe d'enfants que l'on croit au départ autistes mais qui en réalité sont simplement en train de regarder "Dumbo" à la télévision... Le résultat est assez terrifiant, jugez par vous même.

Dès lors, que doit-on en conclure ?

Ses enfants, littéralement absorbés par les images qu'ils voient, se rendent-ils compte de visionner un dessin animé ? car en les regardant un par un, il est clair qu'en terme de conditionnement, il y a un abandon total psychologique. On les voit immobiles, gavés, dans un état proche du somnambulisme comme s'ils étaient les victimes d'une propagande ou d'une manipulation.

Conclusion : La télévision est-elle un véhicule dangereux pour l'évolution psychologique de l'enfant régressant ainsi sa capacité à s'instruire naturellement, à différencier la réalité de l'imaginaire ?

vendredi 25 juillet 2008

Le seigneur des anneaux : La communauté de l'anneau - critique -

Dans ce chapitre de la trilogie, le jeune et timide Hobbit, Frodon Sacquet, hérite d'un anneau. Bien loin d'être une simple babiole, il s'agit de l'Anneau Unique, un instrument de pouvoir absolu qui permettrait à Sauron, le Seigneur des ténèbres, de régner sur la Terre du Milieu et de réduire en esclavage ses peuples. À moins que Frodon, aidé d'une Compagnie constituée de Hobbits, d'Hommes, d'un Magicien, d'un Nain, et d'un Elfe, ne parvienne à emporter l'Anneau à travers la Terre du Milieu jusqu'à la Crevasse du Destin, lieu où il a été forgé, et à le détruire pour toujours. Un tel périple signifie s'aventurer très loin en Mordor, les terres du Seigneur des ténèbres, où est rassemblée son armée d'Orques maléfiques... La Compagnie doit non seulement combattre les forces extérieures du mal mais aussi les dissensions internes et l'influence corruptrice qu'exerce l'Anneau lui-même.L'issue de l'histoire à venir est intimement liée au sort de la Compagnie.
Et voici comment un mythe de la littérature est adapté au cinéma sous l'oeil perfectionniste de Peter Jackson. Critiquer chacun des volets du seigneur des anneaux constitue un véritable défi. On s'y sent découragé de par la longueur du film et surtout, de par sa richesse exceptionnelle à la fois indicible et inexprimable. Quatorze mois de tournage et un budget pharaonique de 250 millions de dollars auront été nécessaire pour réaliser comme ce qui marquera sans doute à tout jamais dans l'Histoire cinématographique comme la plus belle adaptation d'un livre au cinéma. La communauté de l'anneau est le premier volet. Qui dit donc premier volet dit volet de présentation, d'introduction de cet univers si riche, de ses personnages multiples et d'une histoire très recherchée. Les maquillages, les costumes et les décors paraissent si vrais qu'on ne se rend plus trop compte d'assister à un film. Comme si Peter Jackson avait conscience d'entraîner le spectateur dans un monde fantaisiste dont lui seul peut tirer les ficelles à sa guise, La communauté de l'anneau ne perd jamais le spectateur dans la profondeur de son monde. Tel un conteur face à son public, Jackson nous guide méticuleusement pour vivre une expérience. A travers des plans et des décors dont on sent que tout a été calibré au millimètre, la communauté de l'anneau rend attachant chacun de ses personnages, si bien que le spectateur, pour peu qu'il est fait naître l'aventurier qui sommeille en lui, se glisse dans la peau d'une des races présentes. Hobbit, Nazgul, Nain, Magicien, Humain, Elfe...tout le monde y trouvera son compte.
Mais si avant tout on ne voit pas passer les trois heures que renferme ce volet (et comme chacun des deux autres d'ailleurs), c'est parce que le film se révèle presque parfait. Non loin de moi d'essayer de vous influencer et de vous prouver qu'on possède ici un vrai bijou du 7ème art (révolutionnaire dans son genre tout du moins), Le seigneur des anneaux se vit et se ressent. Howard Shore signe une composition éblouissante, qui colle parfaitement au ton et à l'ambiance du film. Tantôt dramatique, tantôt comique, tantôt épique, la bande originale, qui plus est portée par la voix angélique d'Enya, se ballade dans nos oreilles comme un fredonnement. Et quant au travail le plus ardu qu'est celui de la réalisation, on pardonnera facilement Peter Jackson d'avoir mis près de sept longues années pour tout concevoir. Avec des effets spéciaux stupéfiants doublé d'un maquillage hors-pair, Peter Jackson n'a pas lésiné sur les moyens et a déployé tout son talent pour créer une oeuvre enchanteresse.
Les acteurs sont tous convaincants (hormis les pleurs incessants de Liv Tyler, vraie tête-à-baffes). Et surtout, la magie du cinéma opère à chaque instant comme une vraie bombe à retardement. Dans ce premier volet qui est censé être le plus soft, on retient notre coeur en s'accrochant à notre fauteuil pendant les batailles titanesques (le seul moment où l'on se rend compte d'être dans une salle de cinéma), et au moment où nos héros prennent leurs pauses, on prend une pause avec eux (feu d'artifice extraordinaire, la halte dans le village lumineux des elfes...) ; autant d'invitations au voyage, à l'aventure et à l'imaginaire... Peter Jackson a su créer et instaurer un univers véritable à travers la pureté de sa caméra sur fond de paysages fabuleux . Pas un univers en carton-pâte mais un vrai monde, celui que nous n'avons pas envie de quitter, celui qu'on a envie de vivre. Prochaine étape => Les deux tours !

lundi 21 juillet 2008

Un dîner presque parfait - critique -

M6 tente par tous les moyens d'attirer son public malgré les (navrantes) audiences en flèche des émissions télé-réalités de TF1. N'étant pas un grand fan de ce genre de spectacle où l'on voit (en général) des gens se prendre le bec pour des raisons sans doute programmées par la chaîne elle-même, je dois dire que le résultat n'est pas aussi catastrophique qu'on pourrait le croire.
Le concept est simple : on a cinq personnes qui vont s'inviter les uns et les autres dans leurs propres maisons afin de réussir le plat le plus délicieux et le plus original possible. Ils devront donc mettre en avant leur talent culinaire et leur créativité. A la fin, les quatre invités notent la personne (qui a reçu ) sur sa cuisine, sa décoration, et son ambiance.
A partir de cette règle du jeu, l'émission aurait pu être très sympathique. Non seulement M6 nous publicite des recettes de cuisine à reproduire chez nous mais elle offre aussi un bon moyen de se divertir et de donner le pouvoir de pouvoir juger ces gens derrière notre écran. Quoiqu'en dise les plus réfractaires d'entre nous, nous sommes incapables de ne pas le faire.
Malheureusement, l'équipe choisie est très souvent bien choisie : un/une jeune, une personne âgée, un/une introverti(e), un/une extraverti(e)... ce qui nous donne droit à bien souvent à des querelles enfantines et qui écartent au final ce pour quoi ils sont là au départ. A un jeu avec à la clé un chèque de 1 000 euros. Les gens sont d'une hypocrisie totale envers les uns et les autres et n'hésitent pas à se poignarder entre eux pour le chèque de fin. A être trop odieux envers les plats et la décoration d'intérieure de la maison dans laquelle ils ont été invités (chacun est comme il est, qui sommes nous pour cracher dans la soupe de notre voisin), les hôtes sont parfois détestables au plus haut point et se prennent pour des critiques gastronomiques. Un comble ! Du coup, c'est dans un manque total de fair-play que les candidats jouent, dans l'unique but de voir briller dans leur yeux le chèque de fin. Dommage. Ce qui aurait été intéressant, c'est d'inviter une sixième personne hors-compétition. Elle pourrait ainsi critiquer sans avoir à rabaisser injustement ses notes par peur de la concurrence.
"Elle est blonde et seule, elle ne peut pas faire de la bonne cuisine. Allez, je mets 8 pour sa décoration".
"Bon, j'ai pas trop aimé son plat principal. Les gambas n'étaient pas très grillés et trop épicées. Et y'avait pas de sel sur la table".
"Assembler des assiettes jaunes avec des couverts noirs, c'est d'un goût... Il ne sait pas recevoir, c'est pas possible"
Au final, un dîner presque parfait est loin d'être une émission presque parfaite. Divertissant certes, mais qui vole parfois au ras des pâquerettes, Un dîner presque parfait suffit à inviter le spectateur à regarder par curiosité ce petit concept somme toute sympathique.
Allez, je mets 5/10 pour le fond et 6/10 pour la forme !

La photo du jour

En allant à Lille, j'ai pu visiter une église qui conciliait classique/baroque avec modernité. J'ai trouvé ce mariage écoeurant pour un lieu qui se prétend être un modèle de simplicité, accueillant autrefois les demandeurs d'asile. Rien de tel ici, dans une église à Tournai. Bancs en bois, orgue à l'ancienne, murs de pierre, pas de tapisseries mirobolantes ou de crucifix pétant d'or... Bien que n'étant pas croyant, une église pour moi, c'est tout cela : sobre dans ses meubles et solennel dans son atmosphère.

Moulin rouge - critique -

A la fin du XIXe siècle, dans le Paris de la Belle Epoque, Christian, un jeune poète désargenté, s'installe dans le quartier de Montmartre. Il découvre un univers où se mêlent sexe, drogue et french cancan, mais se rebelle contre ce milieu décadent en menant une vie de bohème. Christian rêve d'écrire une grande pièce, et le peintre Henri de Toulouse-Lautrec est prêt à lui donner sa chance. Celui-ci a besoin d'un spectacle grandiose pour le Moulin Rouge et le poète est embauché pour rédiger le livret de la revue. C'est là qu'il tombe amoureux de la courtisane Satine, la star du prodigieux cabaret....
Moulin rouge débute par l'ouverture d'un rideau. Ce n'est pas un film mais un spectacle auquel nous allons assister. Moulin rouge, c'est un enchantement. Indescriptible de par son avalanche d'effets de style durant les vingt premières minutes (on aime ou on déteste), le film reste maîtrisé de bout en bout. Avec ses couleurs flamboyantes et ses strass & paillettes, Moulin rouge est un feu d'artifice coloré, bruyant et enivrant. On reste ensorcelé, captif devant tout ce tintamarre presque visuel, et surtout devant le talent de ses acteurs ; ils s'éclatent littéralement et poussent la chansonnette jusque dans des performances épatantes. Nicole Kidman, Ewan McGrégor... on est sous le charme. Baz Lurhmann nous avait habitué dans son dernier long-métrage Roméo + Juliette à mélanger classique et moderne. Ici, c'est avec un malin plaisir qu'il en remet une couche. Et quelle couche ! Du "Roxanne" version tango (implicitement l'une des scènes les plus sauvagement érotique du cinéma) au Lady Marmelade endiablé, Moulin rouge devient au final un film survitaminé, d'une inépuisable énergie visuelle et auditive, et proposant une grande parade d'amour entre deux ballets enfiévrés. Bien que cliché dans le fond (le poète désabusé tombant amoureux de la courtisane en détresse), Moulin rouge aurait pu se faire baptiser Roméo et Juliette 2 de par son histoire d'amour passionné. On est loin d'imaginer de tout le travail de fou que le réalisateur a du effectuer pour pondre ce petit bijou musical (des plans qui ont la bougeotte, des costumes et des décors d'une profonde richesse, des chorégraphies spectaculaires, des effets visuels renversants...). Qu'importe, on savoure chaque instant et la festivité du spectacle devient communicative. Inutile d'une longue critique, le film ressort comme hallucinatoire et tient en un mot : grandiose !

mercredi 16 juillet 2008

Tom-tom & les ch'tis - épisode 5 -

Mercredi 16 Juillet, suite et fin
J'ai été visité aujourd'hui la petite ville de Douai, et en particulier son beffroi, de toute beauté. Bâti au XII/XIIIème siècle, ce beffroi est un miracle. Il reste en effet l'un des très rares bâtiments historiques à ne pas avoir été détruit par les allemands durant la première Guerre mondiale. Le carillon qu'il abrite produit les sons les plus pures de toute l'Europe. Le beffroi reste le vestige et la fierté de la ville.
Ce sera donc sur cette visite très intéressante que s'achève mon voyage. Le Nord, hormis son temps déprimant, possède le petit charme populaire, simple et d'une certaine façon le petit charme anglo-saxon de toute la France. Les gens sont sympathiques et naturels. Et n'ayant pas vu le film de Dany Boon (je suis l'un des rares rescapés de sa délirante médiatisation), mon avis est moins influencé. La région du Nord-pas-de-Calais restera donc pour moi comme la région aux briques rouges et des plus gourmandes. Et puis, à une heure de Paris en TGV, ce serait dommage de passer à côté, non ?

BILAN

Les plus
Une bonne hospitalité
Des bons plats
Des gens moins guindés pour la plupart
Lille !

Les moins
Un sentiment de beauf-attitude dans les lieux publics par moment
Un temps dégueulasse
Beaucoup de campagne

A bientôt Nord-pas-de-calais !

mardi 15 juillet 2008

Tom-tom & les ch'tis - épisode 4 -


Mardi 15 Juillet : mission Belgique
J'ai du quitter ce matin le temps pourri du Nord pour aller en Belgique...malheureusement avec un même temps pourri. Nous partions donc pour Tournai, une ville moyenâgeuse qui finalement revêtait un certain charme avec son ciel gris. Ce n'est qu'après avoir mis un pied sur terre que je me suis rendu compte que j'étais dans un autre pays (et les sms envoyés à outrance par Orange pour proposer ses offres d'appel depuis l'étranger). La Belgique, c'est le pays où les gens et les commerçants sont souriants et répondent d'un "s'il vous plaît" lorsque vous effectuez un achat ou bien lorsque les serveuses vous tendent la carte des menus et vous servent le plat. La Belgique, c'est le pays où l'on peut remarquer l'écriteau dans les toilettes d'une brasserie : "Ici vous déposez les ruines de notre secrète cuisine. Afin de préserver cet endroit mythique, veuillez à ce que tout reste propre après votre passage par souci de tout à chacun". La Belgique, c'est aussi le pays où les enfants vous disent "Bonjour" dans la rue ; c'est là où vous trouverez des pains aux chocolats fourrés à la crème pâtissière. La Belgique, ce sont les cafés qui font office de dessert avec leur accompagnement de chocolats, de crème fouettée et de glace à la vanille ; ce sont la douzaine de chocolats Léonidas pour 2 euros (en gros, pour une bouchée de pain). Bref, vous l'aurez compris, la Belgique est un pays de bons vivants et de douceurs du ventre.
A travers ces rues à la Silent Hill, comprenez par là désertes (période de vacances oblige), j'ai pu voir le centre de la ville, le beffroi (classé patrimoine de l'UNESCO) et sa cathédrale. Imposante et gigantesque, cette cathédrale conserve des joyaux du Moyen-Âge (ostensoirs en or, ciboires, châsses...). On se rend compte à quel point le christianisme a pu manger sur le dos des pauvres avec une telle richesse (calices en or incrustés de pierres précieuses, parures en hermine pour les archevêques...) Néanmoins, la cathédrale était envahie d'échafaudages pour la rénovation entière du bâtiment ce qui perdait de son charme, et vu le ravalement nécessaire de la façade, les travaux prendront à mon avis des années.
Nous avons terminé notre ballade en allant voir (en prenant une voyette, terme du Nord signifiant raccourci) la non-moins somptueuse et réputée école d'Art de Saint-Luc. L'architecture, très anglo-saxonne, impressionne par son charisme et l'élégance de ses tourelles.
Je repars donc de la Belgique avec un grand sourire et une bonne image de nos voisins les belges, à la fois accueillants, simples, aimables et polis. Je me souviendrais de ces rares mais petites boulangeries où l'on vend des macro-gâteaux (riche en matières grasses, inutile de le préciser).
Comme dirait l'autre : "I will be back" !

lundi 14 juillet 2008

Tom-tom & les ch'tis - épisode 3 -

Dimanche 13 Juillet
Premier "jour de seigneur" chez les ch'tis. Je vous rassure, il n'y avait pas la grande table après la messe et le bénédicité sacré qui l'accompagne, mais un simple repas avec la famille de la copine chez qui je suis hébergé. Après avoir eu le droit à un délicieux buffet, ma copine et moi étions dans l'attente de l'un de ses copains pour terminer notre journée....en pleine fête foraine ! Le meilleur moyen pour moi de comparer ce petit lieu populaire avec la foire du trône dans laquelle je suis allé il y a trois mois environ.
Pour nous y rendre, nous avons pris la voiture de sa mère. Enfin, voiture en apparence... car sous sa carrosserie blanche se cache un tacot qui date de plus vingts ans, soit vingt pour cent de chances de plus de se faire tuer sur la route ! Alors, j'ai pris mon courage a deux mains (et deux pieds !) et j'ai enclenché la première vitesse (il m'a fallu de l'aide car elle était si dure à enclencher que je pensais être au point mort). Il m'avait vraiment semblé être sur les genoux de mon grand-père lorsqu'il m'initiait à la conduite de son tracteur. Manuel et archaïque. La cinquième vitesse n'existe pas et les feux de croisement se déclenchait sur le tableau de bord. C'était donc la véritable expédition. Pendant que mon côté Indiana Jones se concentrait à préserver les vies des deux passagers que nous étions, ma copine semblait stressée le moins du monde.
Terminus, fête foraine à Douai. Nous allions rejoindre ses copains.
La fête foraine ressemble point par point à celle de Paris, ce qui ne m'a pas particulièrement surpris. Enfin, à deux choses près quand même. Tout d'abord, ce qui m'a tout de suite frappé, ce furent les prix ! Une barbe à papa à 1 euro, une petite frite (qui est une géante en réalité. Ah, la douce générosité des ch'nord) à 2 euros, un paquet de nougats à 10, un tour de manège basique à 2, et une partie d'attrape-peluches à 20 centimes ! J'étais ravi. Rarement je me suis rendu compte à quel point le niveau de vie à Paris est bien plus élevé que nulle part ailleurs dans l'hexagone. En effet, on peut facilement doubler ou tripler ces mêmes sommes pour une fête foraine dans la capitale.
Enfin, et j'étais sans doute le seul à m'en rendre compte, je sentais bien être entouré de gens du Nord. L'ambiance, les caractères : tout contribuait à une atmosphère propre au Nord-pas-de-calais. Je voulais du dépaysement, j'étais servi ! En revanche, les fêtes foraines craignent toujours autant (mais moins de policiers au tournant qu'à Paris) et ciblent une partie de la population plutôt précise. Qu'importe, j'ai pu manger ma frite du Nord, et bu ma bière du Nord ! C'est tout ce que je voulais.
Petite déception néanmoins... Je m'attendais à plus de festivité de leur part pour une veille de 14 Juillet...
Verdict : PARIS 2 (pour sa facilité d'accès) VS NORD 2 (pour les prix)
Ex-Aequo !

Lundi 14 Juillet
"Allons enfants de la patrie,
Le jour de gloire est arrivé"
Un magnifique temps pour cette journée symbolique française. Après m'être remis du cornet de frites qui m'a pesé l'estomac pendant toute la nuit, nous avons fait une petite ballade photos 1 & 2 (champêtre, cela va sans dire).
Comme dans le village des Ingalls, beaucoup de fleurs et un charme certain quand les champs de blé sont coloriés par les rayons du soleil. On est bien en été. Ça fait du bien. A ma peau. A mon humeur.
Mais malgré le côté agréable de pouvoir se ballader en toute tranquillité, toujours personne dans les rues (quelques gens faisant du vélo, c'est tout). C'est le principe du village mais en tant que tout village un tant soit peu conservateur qui se respecte en France, on aurait bien voulu voir flotter les drapeaux tricolores sur les maisons. Ce qui n'était absolument pas le cas ici... Ce doit être mon côté gaulliste qui ressort, mais bien que je suis très loin d'être "Travail Famille Patrie", le fait d'accrocher un drapeau français le jour où l'on commémore la fête de la Fédération fait toujours plaisir à voir.
Verdict : PARIS 3 VS NORD 2

samedi 12 juillet 2008

Tom-tom & les ch'tis - épisode 2 -

Samedi 12 Juillet
Voici venu le jour où je vais pouvoir rejoindre la foule et les rues commerçantes dans la ville de Lille, accompagné d'un ami.
A la fin de cette journée, plein de choses à dire. Tout d'abord, on est bien loin de l'accueil légendaire des ch'tis. Non pas que j'insinue qu'ils soient méchants, loin de là ! Mais il n'y a pas cette effusion de sentiments qu'on leur attribue sans arrêt (un peu commes les parisiens qu'on dit tête de chien). J'ai trouvé les lillois et lilloises incroyablement matérialistes. Ils étaient bardés de sacs provenant de boutiques en tout genre. J'ai même pu voir un Printemps et un Galeries Lafayette (ridiculement pas charismatiques).
Ensuite, ce qui m'a beaucoup frappé, c'est que vu le nombre impressionnant de boulangeries, de patisseries, de confiseries, de chocolateries qui peuplent les rues piétonnes et commerçantes de Lille, très peu de gens que j'ai pu rencontrer dans les dédales piétons n'étaient gros ou obèses ! Conclusion : mon ami et moi sommes vengés sur les glaces en profitant du beau soleil qui nous faisait honneur de sa présence. Bilan de l'orgie : 2 glaces triples Nutella/Kinder/Toblerone pour l'un et Chocolat blanc/Rhum raisins/Crême brûlée pour l'autre. Comme dirai ma mère : "10 secondes sous la langue, 10 kilos sur les hanches". Mais la honte, ça a du bon !
Après avoir décollé nos fesses engraissées de crême glacée, direction la visite approfondie du vieux Lille. Le quartier est très charmant. Très fleuri et coloré, les magasins sont très raffinés faisant part de magnifiques moulures et on se rend ainsi compte de l'embourgeoisement ambiant qui grimpe d'années en années dans cette ville. Elle peut, malgré un manque de personnalité (des noms de rue et certaines façades de bâtiments qui sont les mêmes qu'à Paris !) se targuer d'être une ville espacée et très attirante. Beaucoup d'églises, de pavés et des piétons souriants, Lille est une belle petite ville qui conserve une certaine réserve et où l'on s'y sent tout de suite à son aise.
Verdict : PARIS 1 VS NORD 1

Tom-tom & les ch'tis - épisode 1 -











Vendredi 11 Juillet
Après mon arrivée à la gare de Douai la veille, je fus tout de suite dépaysé par les fameuses maisons en briques rouges de ce petit village situé à trente minutes environ, village dans lequel je serai logé chez une copine (photos 1, 3, 4). Ce cliché conforte l'esprit du citadin profond : celui de pouvoir retrouver les éventuels repères qu'il possédait avant de poser un pied dans cette région. Le parisien que je suis qui a toujours vécu la ville ne peut s'empêcher d'être totalement compréhensif quand il constate l'existence de gens capables de vivre dans un village isolé de tout avec pour seul compagnon des champs à perte de vue. Population : très peu ; bilan : 1 boulangerie (qui fait aussi office de patisserie ), 1 poste, 1 friterie (l'institution du village), 1 école (photo 2) , 1 église (Dieu doit tout de même se faire une place dans ce haut-lieu de miséricorde, photo 5) et 2 cimetières (on ignore d'où peuvent bien venir tous ces morts) ! Bref, personnes avides de parfum de blé et de coquelicots, d'isolement extrême et de silence mortel, ce genre de village vous accueillera bras grands ouverts. Pendant que je faisais ma visite de ce gigantesque circuit touristique long de quinze minutes, j'ai pu entr'apercevoir les gens du coin qui avait le talent de déceler à des kilomètres l'étranger de passage, moi. Une tronche inconnue et un appareil photo à la main m'attribuait le rôle de l'envahisseur moyen venant profaner leur petit hameau. Petit hameau qui, étrangement, conférait tout d'un coup aux yeux de ces habitants une brève et courte fierté de vivre en ces lieux, suffisament connus apparemment pour attirer des touristes.
Les maisons me font instantément penser à celles que l'on peut voir dans les banlieues résidentielles anglaises : un petit perron qui amène à la porte d'entrée, des maisons collées les une sur les autres, un porche. Pittoresque et charmant.
Le seul souci que je peux constater dans ces villes dont le maire semble avoir été élu par une certaine tranche de population, c'est tout cet amas de maisons devant lesquelles nous passons mais aucune âme traînant dans les rues. Le temps était crade et ténébreux. Nous sentions sur nos épaules une pluie qui n'était pas encore tombée. La ville semblait avoir été construite sur les tons d'un ciel couvert. Mais on m'a toujours dit que cette perpétuelle fraîcheur de la météo était largement compensée par la chaleur des gens.
Quittant donc ma capitale, mes marteaux piqueurs, mes mendiants ambulants et mon Sacré Coeur, c'est avec grand dépaysement que me voilà confronté à cette citadelle campagnarde. Le dépaysement et le mini-choc environnemental sont garantis ! Mais il faut tout de même avouer que rien n'est plus agréable que de respirer en ouvrant sa fênetre le grand air frais de la rosée matinale.
Verdict : PARIS 1 VS NORD 0
Second match demain chers lecteurs avec au programme une journée à Lille !

dimanche 6 juillet 2008

La photo du jour

Ahh, le jazz à Paris, ça fait un peu une ambiance "New York" en France. Bon d'accord, ici il n'y a ni chanteurs noirs, ni gros cuirassés, mais l'orchestre joue bien et on passe un bon moment (pour ma part, avec modération). Plongé dans le rose/noir, un cocktail à la main, avec des amis, après une journée bien remplie, dans un fauteuil bien confortable, on regarde et on écoute ! J'adore !

Ugly Betty générique

Ugly Betty - analyse du pilote -

Betty Suarez, a qui la nature n'as pas trop fait de cadeau, se voit proposer un travail dans le haut milieu d'un magazine de mode afin d'être l'assistante du rédacteur chef en personne. Daniel Meade, de son nom, ne sera pas ainsi tenté de coucher avec sa secrétaire et pourra ainsi se concentrer sérieusement sur la boîte que son père lui a légué.
L'histoire est très classique et connaît un air de déjà-vu : la fille moche qui essaie de se faire une place dans le monde inaccessible de la mode et qui se révèle être incroyablement belle. Seulement, dans Ugly Betty, Betty restera Ugly. La série s'auto-parodie constamment et c'est ce qui la sort du lot.
Le pilote nous montre donc une Betty a la tignasse de bûcheronne et au sourire de chemin de fer, une Betty qui bosse dur, très intelligente, qui est issue d'un milieu modeste et qui est la gentillesse incarnée. Alors qu'elle vient pour un entretien, le gars des ressources humaines la rembarre aussitôt après avoir vu son disgracieux physique et s'imagine qu'elle pourrait causer du tort pour les boîtes s'il leur proposait cette femme assez laide dans un monde où l'apparence est le plus important. Betty, qui est au-dessus de tout ça (mais qui a néanmoins conscience que personne ne veut d'elle) montre qu'elle est bien dans sa peau et qu'en tant que fille issu du Queens, les cancans derrière son dos lui sont bien égal.
L'humour est la base de la série, à regarder au second degré. On suit toutes les gaffes de Betty (Betty qui se prend une vitre, qui débarque en poncho affreux pour ce premier jour, Betty qui se prend une gamelle mais qui garde toujours le sourire...). On rigole vraiment bien, surtout que l'actrice qui l'incarne America Ferrera joue si bien son rôle qu'elle nous donne l'impression que Betty existe pour de vrai. En fait, on se voit un peu tous en Betty, et en aucun des personnages travaillant pour le magazine, tous superficiels, froids et calculateurs. Aucun des employés ne comprend comment un épouvantail pareil a pu accéder dans les hautes sphères de la mode alors que 75% des bonnes femmes anorexiques qui y travaillent ont du passer à quatre pattes sous le bureau pour décrocher leur poste. Betty ne le sait pas, et cela va lui valoir un bizutage des plus humiliants. Betty, c'est la sincérité, le dévouement, la bonne copine que tout le monde veut avoir. Elle est complètement à côté de ses pompes en ce qui concerne la mode (d'ailleurs ce n'est pas des pompes mais presque des sabots qu'elle chausse !) mais sa tenacité et ses bonnes idées vont sauver son rédacteur chef de situations délicates.
Le pilote met donc bien dans l'ambiance, et m'a bien fait rire. Je n'attendais rien de la série, je l'ai regardé par curiosité, et la magie a donc opéré sur le champ. C'est fin, léger, on rit tout le temps, et les dialogues sont bien écrits. Et surtout, Ugly Betty permet de parodier l'univers de la mode (même les personnages qui y travaillent comme Marc ou Amanda), ses dessous pour montrer comment cet univers impitoyable où l'apparence est reine n'est en réalité qu'un subterfuge pour se mettre en valeur car tôt ou tard, tout le monde finit par se fatiguer de paraître. Ce qui n'est pas le cas de Betty !
Affaire à suivre...

vendredi 4 juillet 2008

Le voyage de Chihiro - critique -

Chihiro, une petite fille de dix ans, est sur la route avec ses parents pour emménager dans une nouvelle maison. Le père, pensant trouver dans un chemin un raccourci pour aller chez lui, se retrouve nez à nez à un tunnel étrange. De l'autre côté du tunnel, un vieux parc à thèmes abandonné. Le couple découvre de la nourriture et s'empiffre dans ce lieu désert. Ils se transforment en cochons...
Le voyage de Chihiro fait partie de ces oeuvres où il y a tellement à dire qu'une critique ne suffira pas à commenter son analyse. Et il est encore plus intéressant de l'analyser quand on sait que Miyazaki (le réalisateur) a produit ce film en tant que son testament...
Le voyage de Chihiro invite le spectateur dans un voyage peuplé de fantômes, de sorcières, d'êtres démoniaques en tout genre. On est largué devant tout ce folklore japonais mais fasciné devant toute la richesse graphique, poétique et symbolique. Ce conte, brassant morale et philosophie, nous raconte comment une petite fille peut faire face à l'adversité à partir du moment où elle se rappelle qui elle est. Ce détail est à voir comme une critique violente et virulente de la société japonaise :
- une société qui voit en chaque individu un employé potentiel pour le développement de sa société, et qui y déploie ses forces pour avoir leur main mise
- la cupidité exacercébée de la population (les pépites d'or dans le film). Seule Chihiro, qui n'a que dix ans rappelons-le, a compris que toute la richesse du monde ne mérite pas mieux que l'amour d'un père et d'une mère
- une population focalisée sur les apparences : l'accueil hypocrite envers l'esprit putride en est le meilleur exemple, le concierge qui n'accepte de donner des cartes qu'aux habitués
- l'insatiabilité des gens, reflet d'une société extra-matérialiste qui tend à son auto-destruction : Yubaba habite dans un palace, offre des cadeaux qui ne sont mêmes pas déballés à son enfant (elle pense que l'amour s'achète), compte à la loupe ses recettes du jour... tandis que sa soeur se contente d'une petite chaumière en pleine campagne (qui répond ainsi aux lois de préservation de l'environnement, on savait Miyazaki très écologique), et qui est allumé à la bougie.
L'héroïne gagne le respect du spectateur en acquérant une grande maturité au fil de son séjour dans le monde surnaturel, et sa capacité à avoir confiance en elle et à ne pas fuir le danger (alors qu'au tout début, elle flippait à l'idée de rentrer dans le tunnel). Chihiro, qu'on rapproche volontiers à Alice (le côté naïf en moins), s'est fait volé son nom et de fait, appartient au joug de l'horrible sorcière Yubaba. Quand on vole notre nom, on vole notre identité, et notre vie. Chihiro se transforme en "Sen" (qui en japonais signifie "mille". Chihiro = le 1 000ème visiteur dans ce monde ?).
Miyazaki nous consterne devant tant d'imagination, et de beauté qu'il arrive à mettre sur pellicule. On assiste à une floraison d'images curieuses, toutes plus belles les unes ques les autres, une véritable fanstamagorie pour les sens. C'est d'une très grande générosité dont il nous fait part, le point culminant étant sans conteste la scène du train : véritable claque poétique... Cette scène est clairement l'"Adieu" du réalisateur. La musique de Joe Hisashi, doux piano aux notes doucement lancinantes, vient l'accompagner dans son voyage. Le train (qui dans le film ne possède qu'un aller, pas de retour) est le stade terminal à travers quoi Miyazaki a réussi à trouver la puissance nécessaire pour raconter en l'espace de trois minutes, sa solitude et sa prise de conscience d'une mort prochaine. Aucun dialogues, seulement des paysages pastellés aux couleurs chatoyantes, une nuit sans lune, des lumières scintillantes, et des gens "sans visage" qui prennent leurs bagages avant de descendre à leur arrêt. Fataliste et d'une tristesse infinie, cette scène vaut à elle seule le détour.
Le voyage de Chihiro, c'est aussi un mélange d'humour et bon enfant. On retrouve les fantaisies du père Miyazaki : un bébé énorme, les trois têtes baladeuses, une sorcière cupide, un gros monstre blanc farfelu, une bête puante... Que vous ayez 7 ou 77 ans, le film trouve tout son public, ne tombe jamais dans la grossièreté (d'ailleurs, ce mot doit être inconnu de son auteur) et réussi l'impressionnant exploit de pouvoir être vu sous divers angles. Il est évident que devant toute cette richesse, un enfant de dix ans ne percevra pas de la même manière le film qu'un jeune adulte de 21 ans !
Tellement à dire sur le Voyage de Chihiro, tellement à dire. Le mieux étant de vous laisser prendre par la main, de ne pas se sentir exclu de cette foisonnante et complexe culture des fantômes, et de vous laisser transporté dans le plus grand des voyages d'animation où le fantastique n'a jamais si bien rimé avec magnifique.

jeudi 3 juillet 2008

Exposition Hokusai

Pour faire court, Hokusai Katsushika (北斎 葛飾 nnote, 1760-1849), connu plus simplement sous le nom de Hokusai, est un peintre, dessinateur spécialiste de l'ukiyo-e , graveur et auteur d'écrits populaires japonais.
Dans le spectaculaire musée Guimet (qui réunit des reliques d'Asie de tout temps), réside depuis récemment une exposition dédiée à ce grand peintre. Les estampes, gravures, paravents, et éventails sont d'une sidérante beauté et rend un bel hommage à ce génie du pinceau. Malheureusement, (et c'est un ancien étudiant en japonais qui parle) il n'y a aucune légende qui puisse raconter une anecdote sur chacune de ces oeuvres se contentant ainsi de balancer au visiteur seulement le nom/le titre/la date/et l'auteur... Très frustrant... voire ennuyant... Car regarder et contempler une belle oeuvre, c'est bien. Mais si on ne connaît pas son contexte ou encore sa signification (quelques lignes auraient pu suffire), l'exposition se révèle vite inutile. A ajouter l'interdiction de prendre des photos et des gens qui s'éternisent devant les estampes, on parcourerait presque la galerie à la va-vite. Bref, une belle exposition mais qui manque en profondeur.
Nom : Exposition Hokusai
Tarif : 8 euros (tarif normal) / 5 euros (tarif réduit) / gratuit pour les -18 ans et les étudiant de l'INALCO
Accès : 6 place IénaIéna (lignes 9)
Ouverture : Tous les jours de 10 h à 18h. Fermé le mardi.
Jusqu'au 4 août !