Betty Suarez, a qui la nature n'as pas trop fait de cadeau, se voit proposer un travail dans le haut milieu d'un magazine de mode afin d'être l'assistante du rédacteur chef en personne. Daniel Meade, de son nom, ne sera pas ainsi tenté de coucher avec sa secrétaire et pourra ainsi se concentrer sérieusement sur la boîte que son père lui a légué.
L'histoire est très classique et connaît un air de déjà-vu : la fille moche qui essaie de se faire une place dans le monde inaccessible de la mode et qui se révèle être incroyablement belle. Seulement, dans Ugly Betty, Betty restera Ugly. La série s'auto-parodie constamment et c'est ce qui la sort du lot.
Le pilote nous montre donc une Betty a la tignasse de bûcheronne et au sourire de chemin de fer, une Betty qui bosse dur, très intelligente, qui est issue d'un milieu modeste et qui est la gentillesse incarnée. Alors qu'elle vient pour un entretien, le gars des ressources humaines la rembarre aussitôt après avoir vu son disgracieux physique et s'imagine qu'elle pourrait causer du tort pour les boîtes s'il leur proposait cette femme assez laide dans un monde où l'apparence est le plus important. Betty, qui est au-dessus de tout ça (mais qui a néanmoins conscience que personne ne veut d'elle) montre qu'elle est bien dans sa peau et qu'en tant que fille issu du Queens, les cancans derrière son dos lui sont bien égal.
L'humour est la base de la série, à regarder au second degré. On suit toutes les gaffes de Betty (Betty qui se prend une vitre, qui débarque en poncho affreux pour ce premier jour, Betty qui se prend une gamelle mais qui garde toujours le sourire...). On rigole vraiment bien, surtout que l'actrice qui l'incarne America Ferrera joue si bien son rôle qu'elle nous donne l'impression que Betty existe pour de vrai. En fait, on se voit un peu tous en Betty, et en aucun des personnages travaillant pour le magazine, tous superficiels, froids et calculateurs. Aucun des employés ne comprend comment un épouvantail pareil a pu accéder dans les hautes sphères de la mode alors que 75% des bonnes femmes anorexiques qui y travaillent ont du passer à quatre pattes sous le bureau pour décrocher leur poste. Betty ne le sait pas, et cela va lui valoir un bizutage des plus humiliants. Betty, c'est la sincérité, le dévouement, la bonne copine que tout le monde veut avoir. Elle est complètement à côté de ses pompes en ce qui concerne la mode (d'ailleurs ce n'est pas des pompes mais presque des sabots qu'elle chausse !) mais sa tenacité et ses bonnes idées vont sauver son rédacteur chef de situations délicates.
Le pilote met donc bien dans l'ambiance, et m'a bien fait rire. Je n'attendais rien de la série, je l'ai regardé par curiosité, et la magie a donc opéré sur le champ. C'est fin, léger, on rit tout le temps, et les dialogues sont bien écrits. Et surtout, Ugly Betty permet de parodier l'univers de la mode (même les personnages qui y travaillent comme Marc ou Amanda), ses dessous pour montrer comment cet univers impitoyable où l'apparence est reine n'est en réalité qu'un subterfuge pour se mettre en valeur car tôt ou tard, tout le monde finit par se fatiguer de paraître. Ce qui n'est pas le cas de Betty !
Affaire à suivre...
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