jeudi 31 juillet 2008

Le seigneur des anneaux : Le retour du roi - critique -

Chaque victoire se paye d'immenses sacrifices. Malgré ses pertes, la Communauté se jette dans la bataille pour la vie, ses membres faisant tout pour détourner l'attention de Sauron afin de donner à Frodon une chance d'accomplir sa quête. Voyageant à travers les terres ennemies, ce dernier doit se reposer sur Sam et Gollum, tandis que l'Anneau continue de le tenter...
Monumental. C'est le mot qui caractériserait sans doute le mieux ce dernier épisode de la trilogie. Même si hélas Le seigneur des anneaux fait parti de ces films à ne devoir qu'être vu sur grand écran pour qu'il prenne tout son sens, le dénouement de l'aventure se clôt en beauté dans une symbiose jouissive entre pureté et intimité des émotions. Jackson a effectué jusqu'au bout, exsangue, un travail d'orfèvre, ne bâclant rien, se surpassant à chacun de ses plans et à travers des acteurs tout plus habités, livrant une composition formidable.
Le personnage de Gollum demeure encore le personnage ambigu et fourbe du début. Car bourreau parce qu'il manipule Frodon et Sam dans leur quête mais victime aussi parce qu'il est possédé par l'anneau, rongé dans son âme le plus profondément. Le Mal ici a triomphé du Bien.
Le spectateur se fera encore le témoin de batailles épiques gigantesques et nerveuses. Plus encore, il aura le droit une fois n'est pas coutume d'assister à l'une des plus belles fins parabolées qui soit. Jackson ne s'est pas en effet contenté de clore sa "précieuse" saga en un coup de baguette magique. Il va plus loin en proposant à ses héros, ses personnages mais aussi son public de constater le monde après sa libération. On remarque que celui-ci ne change pas, fidèle à lui-même, à ses traditions, ses joies et ses blessures. Et la magie fait que derrière tous ces thèmes existentiels de quête de soi, de dépassement de soi, d'espérance et de bravoure, on en ressort exempt de tous défauts, comme transformé par la bataille à laquelle nous avons assister pendant dix heures. Et c'est là que Peter Jackson s'impose comme un grand. Il a construit son film comme si le septième art devait s'éteindre dans les jours qui suivent. En introduisant, en développant et en concluant, il a su éviter les pièges hollywoodiens et surtout, il a mis son public sur un piédestal en lui montrant que l'espoir et le courage sont les meilleures armes que l'on puisse avoir en main. Une aventure avec un grand "A", époustouflante et parfaite jusqu'à sa dernière seconde, comme personne n'osa faire auparavant. Un vrai hommage au cinéma, dans toute sa splendeur et son infinité, et qui fut oscarisé en son époque par onze statuettes amplement méritées.

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