mardi 29 juillet 2008

Le seigneur des anneaux : Les deux tours - critique -

Après la mort de Boromir et la disparition de Gandalf, la Communauté s'est scindée en trois. Perdus dans les collines d'Emyn Muil, Frodon et Sam découvrent qu'ils sont suivis par Gollum, une créature versatile corrompue par l'Anneau. Celui-ci promet de conduire les Hobbits jusqu'à la Porte Noire du Mordor. A travers la Terre du Milieu, Aragorn, Legolas et Gimli font route vers le Rohan, le royaume assiégé de Theoden. Cet ancien grand roi, manipulé par l'espion de Saroumane,
le sinistre Langue de Serpent, est désormais tombé sous la coupe du malfaisant Magicien. Eowyn, la nièce du Roi, reconnaît en Aragorn un meneur d'hommes. Entre temps, les Hobbits Merry et Pippin, prisonniers des Uruk-hai, se sont échappés et ont découvert dans la mystérieuse Forêt de Fangorn un allié inattendu : Sylvebarbe, gardien des arbres, représentant d'un ancien peuple végétal dont Saroumane a décimé la forêt...
Le volet "Les deux tours" apparaît plus sombre et plus violent que son prédécesseur ; il met en scène en effet 2h50 de batailles ininterrompues. Le gigantisme des lieux, la psychologie des personnages et la barbarie des combats confèrent au seigneur des anneaux beaucoup de maturité dans son fond et sa forme (la quête même de Frodon de fouler des terres inconnues à but ésotérique peut se voir comme sa propre quête d'identité). Non loin d'avoir respecter l'oeuvre de Tolkien d'après les fanatiques purs, Jackson apporte toujours sa touche personnelle (on peut le voir figurer dans la bataille du gouffre de Helm) à la façon d'Hitchcook. Le début du film commence là où s'était arrêté le dernier. A travers tout un charivari d'actions, de complots entre le bien et le mal et d'un tohu-bohu indescriptible, la bataille pour la terre du milieu commence. Ce qui est amusant de constater c'est à quel point Peter Jackson a fait preuve d'une incroyable force et de patience pour avoir réussi à tout s'enchaîner dans une sidérante fluidité. Comme pour la communauté de l'anneau, on ne se sent pas larguer devant la nouvelle arrivée des personnages (la nièce du roi, le roi lui-même, les Ents...) et j'irais même jusqu'à dire qu'on prend plaisir à trouver ces nouveaux êtres et créatures, à commencer par le néanmoins culte Sméagol alias Gollum. Ce personnage d'une grande perfidie attire un sentiment chez le spectateur, quel qu'il soit. Que l'on ressente de la pitié ou du mépris, cette créature aussi laide que l'est son âme, est néanmoins la véritable clef du seigneur des anneaux et qui méritera donc que j'y concentre toute mon attention pour la critique du dernier volet. Mais ce qui est indispensable de faire remarquer, c'est que Gollum est la seule et unique créature de cette saga à avoir échapper aux règles manichéennes. Car en effet, le petit défaut que l'on pourrait relever, c'est que nous avons véritablement les bons d'un côté et les méchants de l'autre (physiquement cela ne fait nul doute). Les méchants sont représentés ici comme dans l'imaginaire collectif, c'est à dire répugnants, à l'expression de visage terrifiante, et dépourvus de conscience (orques, dragons...). A l'inverse, les gentils ne sont que des êtres humains ou bien des créatures qui inspirent la sympathie (les arbres rebelles, les aigles...). Avec Gollum, on sort du lot. Doté d'une double personnalité qui n'est pas s'en rappeler la balance de justice (Bien/Mal), il peut se révéler aussi bien attachant qu'étonnamment manipulateur. Sam l'a compris, Frodon non.
De plus, chaque personnage joue son propre rôle jusque dans les moindres détails de sa personnalité. Aragorn incarne la bravoure et le courage, Frodon la détermination, Sam la loyauté, Gimli et Legolas l'amitié, Gandalf la sagesse... Ce double triumvera représente les ingrédients incontournables au grand succès mérité de cette oeuvre. Les batailles qui s'ajoutent au tableau sont démesurément impressionnantes de réalisme. Imaginez 10 000 orques contre 300 humains : l'ampleur de cette confrontation file la chair de poule et Jackson a su jouer avec nos nerfs en filmant comme un virtuose une bataille qui s'étale sur près d'une heure.
Avec sa toute majesté, Le seigneur des anneaux livre une fois de plus des tableaux inoubliables composés de montagnes et de forêts vierges, des paysages dignes de vraies cartes postales invitant le spectateur dans un voyage sans retour. A partir d'une oeuvre maîtresse à la fois indicible et inénarrable, Jackson a su s'imposer comme un réalisateur vertigineux, grâce à une équipe technique non moins vertigineuse.

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