Le synopsis, tout comme le constat, est sans détour : simple et merveilleux. Miyasaki, dont la carrière de poète dessinateur devait s'achever sur un voyage de Chihiro tout en beauté, continue son parcours de grand homme qui souhaite réconcilier le monde. En effet, Ponyo n'a guère besoin ici d'effets visuels renversants pour épater la galerie. Pas d'ordinateur ni de 3D. Grâce à son imagination, à son pacifisme et à son crayon magique, Miyasaki dessine un conte pastelé où le naturel et le surnaturel se marient dans le plus grand des éclats lumineux. Nous qui pensions que l'ère de la 2D était révolu, Miyasaki nous prouve le contraire. Il est évident que l'avenir du dessin surpassera toujours celui des images de synthèse.
L'héroïne, Ponyo, est un poisson rouge pas très beau. D'emblée, on est introduit dans son monde marin. Qui est-elle ou plutôt qu'est-elle ? Pas de réponse et on ne veut pas le savoir. Tous les éléments liés au surnaturel qui constitue son univers nous apparaît à la rétine comme quelque chose de justement naturel qui ne devrait surprendre personne. Le vrai surnaturel ici, c'est sa détermination démesurée à vouloir devenir quelqu'un d'autre grâce aux sentiments que sont l'amour et l'espoir.
Ce conte, destiné il est vrai aux plus jeunes, incarne un message de paix et d'humanité à lui seul. Volonté de vouloir unir l'ancienne avec la nouvelle génération, de désunir l'égoïsme avec le partage, de marier la nature avec la modernité (un thème récurrent chez Miyasaki), Ponyo sur la falaise est d'une richesse incroyable. Car au lieu d'entrer dans des détails qui n'en finissent pas, d'avoir ce besoin de pointer du gros doigt ce que l'on veut montrer au jeune public pour qu'il réfléchisse, Ponyo sur la falaise réussit le pari extraordinaire de se contenter d'être vu pour être compris. Mené tambour battant dans un maelström symphonique d'une grande intensité, la bande originale de Joe Hisashi fait une fois de plus des ravages. Il n'y a qu'à voir la scène où Ponyo sort de la mer avec l'aide de ses soeurs pour s'en rendre compte : on a rarement ressenti autant d'émotion pure devant pareille scène dans un film d'animation.
Ponyo sur la falaise est donc une grande bouffée d'air frais. Avec toutes ces couleurs impressionnistes, ces décors beaux à en pleurer et cette histoire touchante (mais très enfantine), la magie opère une fois de plus. On ressort léger comme une plume et on en finit pas de se remémorer les chaleureux instants auprès de ces personnages tellement innocents qui font de Ponyo, un monde dans lequel il ferait bon de vivre.
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