mercredi 9 décembre 2009

Le crime de l'Orient Express - critique -

Hercule Poirot, en vacances à Istanbul est sur le départ pour Calais. Son ami Monsieur Blanchet, le directeur de l'Orient Express, l'invite à séjourner dans son train. Mais c'est alors qu'un crime a lieu. L'un des passagers, Monsieur Ratchett, est retrouvée lardé de coups de couteaux. Poirot décide de mener son enquête...
Qui n'a jamais entendu parler de l'un des plus célèbres romans d'Agatha Christie Le crime de l'Orient Express ? Véritable chef d'oeuvre, ce roman d'enquête policière voit sa plus belle adaptation au cinéma en 1974 grâce à Sydney Lumet. Parce que le cadre se situe dans l'un des trains les plus idylliques et les plus mythiques qui soient, parce qu'il vient s'y greffer un casting prestigieux, d'un grand standing où Lauren Bacall partage la vedette avec Sean Connery, Jacqueline Bisset avec Ingrid Bergman... le film lui-même incarne un vrai fantasme. Il suit scrupuleusement l'intrigue du livre et respecte avec fidélité la personnalité de chaque personnage. En cela, la classe de Mme Hubbard, le flegme britannique du colonel, la beauté de la comtesse Andrenyi ajoutent un plus considérable dans cette galerie de personnages truculents. Le film est évidemment l'occasion pour Poirot de mettre ses cellules grises à rude épreuve et même si c'est une habitude chez Agatha Christie de poser le postulat de base : "Qui a tué Mr X ?", les révélations finales se révèlent toujours incroyablement bien huilées, et le crime de l'Orient Express ne déroge pas à la règle (Poirot se verra même être par moment courroucé par les suspects). Chaque plan a son importance et l'enchaînement des séquences ne provoque jamais de bâillements. La musique suit bon "train" et les costumes du début du XXe siècle sont à tomber par terre. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le film s'est vu être nominé à six reprises (Meilleur acteur, actrice dans un second rôle, adaptation, costume, musique originale, photographie) et qui ne se verra être décerné que par une seule statuette, pour la performance d'Ingrid Bergman en femme bigote légèrement attardée. Embarqué dans ce voyage hivernal, vous n'aurez plus envie d'en sortir tant l'ambiance qui s'en dégage reste hypnotique (que le réalisateur accentue avec des jeux de lumières forts maîtrisés entre fumée de charbon dans la gare et néons aveuglants du train). Le film rend ainsi sans difficulté honneur à l'une des romancières britanniques les plus connues de son temps et peut figurer parmi les adaptations les plus réussies du septième art. L'on regrettera juste notre regretté Peter Ustinov, absent sous le masque de Poirot, au profit d'Albert Finney qui malgré tout tire plutôt bien son épingle du jeu.

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