mercredi 24 mars 2010

L'arnacoeur - critique -

Alex a un métier dans sa vie : il est briseur professionnel de couples sur le déclin. Aidé de deux acolytes Marc et Mélanie, il s'immisce dans la vie de ces femmes malheureuses pour leurs ouvrir les yeux, les séduire et leurs faire prendre conscience qu'elles sont tombées sur le mauvais homme. Mais le jour où il se voit proposé un contrat avec plein de zéros consistant à faire séparer deux amoureux en goguette, Alex ne comprend pas. Pourtant, il va mettre en avant tout son talent pour mener à bien sa mission. Seulement, la fille en question, Juliette Van Der Beck, semble ne pas se laisser faire...
Enfin la comédie romantique française de l'année, nous l'avons, nous la détenons ! Bien rares sont ces réalisateurs qui parviennent à imiter avec justesse leurs homologues américains sur le principe de faire rire tout en n'écartant pas les bons sentiments. Pascal Chaumeil, sur un sujet original, a bien compris cela et nous livre ici un film tout en humour, porté par les divins Romain Duris et Vanessa Paradis, trop rare hélas à l'écran. Leurs présences sont magnétiques et confèrent au long métrage le sentiment que nous allons dès la première minute nous attacher à eux, qu'importe les choix qu'ils adopteront ou qu'ils assumeront.
S'il ne rit pas, le spectateur sourit. Les gags sont toujours bien vus et jamais vulgaires. Chaumeil semble nous prouver qu'il ne voulait pas tomber dans le déjà-vu poussif. Le rythme effréné qu'il adopte libère toutes les espérances que nous contenions. Non seulement il peaufine sa narration de façon admirable, mais il l'agrémente de tout un déballage d'artifices faits pour impressionner le spectateur romantique en vogue : chorégraphies étonnantes, jeu d'acteur au poil, cadres et paysages romantiques... Tout est blingbling dans ce Monaco surfait, mais ne parait être qu'un support de second plan face au haut degré d'humour qui alimente le film. Et surtout, le plus important des arguments sans doute, les clichés sont pris à contre-emploi : le héros (tout comme un certain OSS 117) qui se fait malmener et humilier à tout va, la belle princesse à papa qui sort de sa cage dorée pour mieux voir l'univers qui l'entoure, la copine nymphomane qui n'hésite pas à jouer les dilettantes, l'équipe de complices qui refait leur remake de Mission impossible, apportant son petit lot de parodies bienvenues.
Bref, vous l'aurez compris, l'Arnacoeur est une légère et pétillante comédie française qui n'arnaquent en rien son public. Drôle, intelligent, finement réalisé et joué, le film se targue d'un boulot bien fait qui rend bien compte de son homogénéité. Et il serait donc dommage, lors de ce printemps du cinéma, de se priver d'un tel petit plaisir.

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