Bancs publics ou l'histoire de plusieurs histoires dans une seule histoire. L'histoire de trois employées de bureau qui tentent de découvrir ce qui se cache derrière la banderolle "HOMME SEUL" accrochée à un balcon dans l'immeuble d'en face. L'histoire de gens dans un parc, à discuter et à flâner. Et l'histoire de plusieurs employés dans un magasin de bricolage.
Bruno Podalydès semble toujours avoir affectionné la ville de Versailles avec un de ses précédents film Versailles rive gauche. Il revient donc avec un film chorale Bancs Publics où il met en scène dans un grand bric-à-brac une pléiade d'acteurs plus ou moins connus sur fond de décors qui traversent notre quotidien : un bureau, un parc puis un magasin. A l'intérieur de chacun, on trouve des gens (et non des personnages), ceux que l'on croisent dans la vie de tous les jours. Nous ne connaîtrons pour la plupart ni nom, ni prénoms et on les connaît comme on aurait pu être leur collègue, un piéton ou bien un client. La poésie n'est jamais bien loin et Podalydès couvent ses petits acteurs en signant ici une oeuvre pas méchante du tout qui tente d'embellir les petits riens du quotidien. On se reconnaît (reconnaîtra ?) dans une des situations, cocasses ou nostalgiques, et bien que n'apportant aucun intérêt sur le fond à voir un homme qui filme la vie telle qu'on la voit en dehors de la salle de cinéma, on remarque sur la forme l'apport personnel et plutôt intime d'un monsieur qui voit la vie telle qu'il la perçoit.
La première partie est la plus poilante : on suit les "aventures" de collègues de bureau qui tentent d'assouvir leur curiosité en menant leur enquête sur cet "HOMME SEUL". La seconde est presque émouvante : elle offre toute une mosaïque de gens en tout genre (clochard brailleur, amoureux silencieux, gamins éveillés...) et l'émotion naît dans cette naïve véracité des faits et gestes de chacun d'entre eux. On sourit en se rendant compte que chacun possède un potentiel pour créer son petit univers : le père qui guide son bateau dans la fontaine comme un enfant, la petite fille qui bâti son tunnel magique et parle comme une adolescente, l'employé écologique qui aspire les feuilles en pouffant de rire, les vieux qui jouent au backgammon entre deux verres comme deux gosses...). En revanche, la troisième partie traîne en longueur et se démarque clairement des autres par son aspect très monotone. On ne sait pas où veut en venir le réalisateur. C'est froid, c'est lent, et on sent se dégrader le film qui avait si bien commencer. Dommage... Bancs Publics est donc un film qui ne fait pas rêver comme le Cinéma est en mesure de devoir le faire, c'est clair. En revanche, en filmant les petits riens qui font le tout de notre quotidien, on est embarqué dans cette petite odyssée versaillaise sans prétention qui se décline hélas aux deux quarts du film mais qui cherche malgré tout à nous faire voir dans le noir un peu de rose et à prendre parfois du recul face aux ennuis qui envahissent nos vies.
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