Bliss Calendar a 17 ans et s'ennuie ferme dans sa petite vie de lycéenne. Entre une mère qui l'inscrit presque de force à des concours de beauté et un job dans un fast food beauf et miteux qui ne l'épanouit en rien, Bliss ne rêve que d'une seule chose : s'entraîner au derby roller ! Elle se rend pour cela avec son amie Pash dans la ville d'Austin pour juger sur place de l'intérêt qu'elle voue à ce sport brutal. C'est alors le coup de foudre. Bliss commence à mener une double vie...
Cinéma d'auteur un jour, cinéma d'auteur toujours. Comme l'on s'y attend avant même d'avoir poser une seule fesse sur le siège du cinéma, Bliss est à voir comme une petite comédie rafraîchissante, bien loin des canons cul-cul d'Hollywood ou bien des romances dégoulinantes d'eau de rose. Pour son premier long métrage, Drew Barrymore s'en sort haut la main. Enchaînant des plans propres et soignés et des seconds rôles tous en importance, Bliss est un bon petit sédatif, euphorisant comme il faut, sur fond de punk rock à la girls qui se fightent sévère dans des courses effrénées au roller. Dans Bliss, ça cogne, ça croche-patte, ça castagne, ça coup-de-boule (ou presque). La gente masculine n'a qu'à bien se tenir ! Et qu'importe la légère immaturité dans laquelle semble s'être plongée Barrymore, son film en ressort comme un bon délire de jeunes, avec ses messages et ses leçons (ne pas s'engager trop vite dans une relation, croire en ses idéaux, savoir pardonner...). On en ressort tout sourire, des lèvres jusqu'aux oreilles, et avec la patate !
Mais Bliss repose essentiellement sur le charme naturel et déroutant de son interprète principal : Ellen Page, ou Barbie Destroy ! Spontanée, lumineuse, pleine de douceur et de volonté, Ellen Page fait partie de ces très rares acteurs à adopter sans mal ce que l'on appelle des micro-mimiques : des expressions faciales, sortes de signes non-verbaux très faibles, presque subliminaux qui entrent en relation directe avec le mental du spectateur. Tour à tour désarmée, puis combative, le personnage de Bliss se transforme et affronte ses problèmes. Et à l'instar d'un certain Little Miss Sunshine, Barrymore a eu l'intelligence de ne pas verser le dénouement de son intrigue dans le tout est bien qui finit bien. Au final, que de légèreté menée bon train dans cette comédie ensoleillée. Même si le scénario manque de consistance, il faut parfois aller au-delà et apprécier comme il se doit ces films qui se fichent royalement de la bonne et sainte convention. Le passage derrière la caméra est donc réussi, conférant à Drew Barrymore un début plus que prometteur sur grand écran.
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