Six Feet Under ou comment rire de l'absurdité de la mort. Pour une première saison, je dirai que c'est un sans faute que le créateur Alan Ball a réalisé. Le père Nathaniel Fisher, en pleine crise de la quarantaine en raison de l'achat de son corbillard flambant neuf, est sur la route de sa maison lorsque soudain il se fait percuter par un bus, alors qu'il cherchait l'allume-cigare de la voiture... Alors qu'il téléphonait à sa femme Ruth qui le mettait en garde contre les dangers mortels du tabac, celui-ci ne meurt pourtant pas d'un cancer du poumon mais d'une simple inattention au volant. Ainsi, le ton est lancé. Et nous observons le parcours des Fisher dans leur deuil et leur faculté à continuer à vivre leur vie malgré la perte du paternel. Ruth est désarçonnée : elle se sent coupable d'avoir commis un adultère et de ne pas en avoir parlé à son mari du temps de son vivant. Nate, l'aîné, revient de Seattle pour pouvoir examiner le corps de son père qu'il n'a sans doute pas vu depuis des années, et fait la connaissance d'une fille "Brenda" dans un aéroport. Leurs corps s'électrisent si vite qu'ils couchent ensemble dans une remise après avoir seulement échanger quelques phrases. Comme si Brenda présageait le malheur et la tristesse qui allaient s'abattre sur Nate quelque secondes plus tard avec le coup de fil de son cadet David lui apprenant le décès de son père. Claire, qui passe sa journée à consommer des stupéfiants entre copains, est déboussolée. Car non seulement son père est mort, mais ayant fumé un joint, elle ne ressent pas le moindre signe de tristesse que toute personne normalement constituée ressentirait dans un pareil cas envers son père. A cause de la drogue, elle plane.
Alan Ball nous montre comment une famille, même celle qui travaille dans les pompes funèbres comme les Fisher, possèdent la même gène, le même tabou que n'importe qui. Ils ont beau côtoyer la mort de près tous les jours, ils se retrouvent au final aussi paumés et aussi terrifiés que n'importe quelle famille. Qu'advient t-il de nous après un enterrement ? Devons nous recommencer à mener notre train-train ? Devons nous porter notre deuil pour laisser échapper plus facilement notre peine ?
Le caractère des deux frères (Nate et David), diamétralement opposé, se confronte après le drame qui s'est passé. L'un est discret et introverti, l'autre moral et extraverti. L'un demandera à se conformiser jusqu'au bout dans le rituel sobre et bien précis de l'enterrement catholique de son père, et l'autre n'accepte pas qu'on ne puisse pas se révolter, même lors de funérailles. C'est ce que nous montre une scène dans le pilote : la mère Ruth ne se contient plus, et sur les conseils de son fils aîné explose de pleurs et jette de la terre par poignées sur la cercueil de son défunt mari. David est stupéfait de l'attitude de son aîné, qui après avoir passé des années sans contact véritable avec sa famille, se permet de lui attribuer le mauvais rôle...
Chaque épisode de la série (et donc de cette saison 1) commence par la mort de quelqu'un. Une mort idiote comme une mort injuste. On part de la star du X qui se fait électrocuter dans sa baignoire à la mort subite d'un nourrisson. L'idée, c'est que la mort frappe tout le monde et n'importe quand. Ainsi Alan Ball réussit le pari énorme de divertir le spectateur à partir de situations parfois cocasses, parfois dérangeantes (mais jamais morbide ou de mauvais goût) et dont le thème principal est la mort, notre peur la plus ultime, celle de mourir un jour...
La mort n'est qu'une toile de fond. Car plusieurs thèmes sont abordés. Comment vivre en couple quand nos caractères sont à l'opposé mais lorsque nos corps ne résistent pas à leurs attractions ? Brenda, que Nate continuera de voir (pour notre plus grand plaisir), est en deux mots géniale et névrosée. Elle a longtemps souffert de l'avis médical de ses propres parents, tous plus allumés les uns que les autres, car psychiatres. Ils voient en leur fille une personne surdouée et donc un moyen de se faire connaître des gens en la commercialisant. Elle est instinctive, allumée, et ne supporte pas de mener une vie rangée bien conformiste. Nate, c'est tout le contraire. Il a été élevé dans une sorte de puritanisme (qui n'est qu'un trompe l'oeil quand on sait que le cadet est homosexuel, que la benjamine fume des pétards et que la mère commet un adultère), et se remet toujours à sa bonne vieille morale. Pour David et Keith, c'est tout autre. Keith ne supporte pas le caractère passif de David, qui a bien du mal à supporter son homosexualité, à cause du regard des autres, du jugement de sa famille, du jugement de l'Amérique...
Une saison 1 donc excellente qui nous met en face à nos propres peurs et qui désacralise la mort comme étant un phénomène naturelle auquel personne n'échappe. Les 13 épisodes décrivent les relations humaines comme elles sont bien compliquées. On en tire donc des leçons à chaque épisode, et on en sort grandit petit à petit.
Le caractère des deux frères (Nate et David), diamétralement opposé, se confronte après le drame qui s'est passé. L'un est discret et introverti, l'autre moral et extraverti. L'un demandera à se conformiser jusqu'au bout dans le rituel sobre et bien précis de l'enterrement catholique de son père, et l'autre n'accepte pas qu'on ne puisse pas se révolter, même lors de funérailles. C'est ce que nous montre une scène dans le pilote : la mère Ruth ne se contient plus, et sur les conseils de son fils aîné explose de pleurs et jette de la terre par poignées sur la cercueil de son défunt mari. David est stupéfait de l'attitude de son aîné, qui après avoir passé des années sans contact véritable avec sa famille, se permet de lui attribuer le mauvais rôle...
Chaque épisode de la série (et donc de cette saison 1) commence par la mort de quelqu'un. Une mort idiote comme une mort injuste. On part de la star du X qui se fait électrocuter dans sa baignoire à la mort subite d'un nourrisson. L'idée, c'est que la mort frappe tout le monde et n'importe quand. Ainsi Alan Ball réussit le pari énorme de divertir le spectateur à partir de situations parfois cocasses, parfois dérangeantes (mais jamais morbide ou de mauvais goût) et dont le thème principal est la mort, notre peur la plus ultime, celle de mourir un jour...
La mort n'est qu'une toile de fond. Car plusieurs thèmes sont abordés. Comment vivre en couple quand nos caractères sont à l'opposé mais lorsque nos corps ne résistent pas à leurs attractions ? Brenda, que Nate continuera de voir (pour notre plus grand plaisir), est en deux mots géniale et névrosée. Elle a longtemps souffert de l'avis médical de ses propres parents, tous plus allumés les uns que les autres, car psychiatres. Ils voient en leur fille une personne surdouée et donc un moyen de se faire connaître des gens en la commercialisant. Elle est instinctive, allumée, et ne supporte pas de mener une vie rangée bien conformiste. Nate, c'est tout le contraire. Il a été élevé dans une sorte de puritanisme (qui n'est qu'un trompe l'oeil quand on sait que le cadet est homosexuel, que la benjamine fume des pétards et que la mère commet un adultère), et se remet toujours à sa bonne vieille morale. Pour David et Keith, c'est tout autre. Keith ne supporte pas le caractère passif de David, qui a bien du mal à supporter son homosexualité, à cause du regard des autres, du jugement de sa famille, du jugement de l'Amérique...
Une saison 1 donc excellente qui nous met en face à nos propres peurs et qui désacralise la mort comme étant un phénomène naturelle auquel personne n'échappe. Les 13 épisodes décrivent les relations humaines comme elles sont bien compliquées. On en tire donc des leçons à chaque épisode, et on en sort grandit petit à petit.
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