Communiqué de presse
L'exposition "Breaths" invite les spectateurs à pénétrer dans un espace où la pénombre se confonde avec le rêve. Cette série de peintures (dont vous voyez ici deux échantillons) nous présente des bribes de corps surgissant de l'obscurité. Le seuil de la galerie franchi, on devient voyeur autorisé, invité à se laisser ensorceler par les charmantes inquiétudes de l'inconnu. Le spectateur plonge dans l'atmosphère humide des abysses marins où les figures représentées sont embrumées de vapeurs, où les soupirs d'apaisement sont presque audibles.
Dans sa démarche, Anna Beth Hynum s'interroge sur l'espace qu'occupe le corps humain ; elle peint les morphologies comme formes pures en abordant la peinture figurative essentiellement par l'expression du corps. Pour la série de peinture "Breaths", elle met en avant pour ses figures qui s'extirpent de l'ombre, le mouvement et la couleur.
Elle souligne la douceur de la chair comme le ferait la main d'un amant à la recherche des courbes de l'autre, caressant la toile de son pinceau avec la délicatesse d'une goutte d'eau roulant sur le corps. La maîtrise des couleurs ? un prisme de cristal !
Dans la subtilité des scènes dégagées dans ses peintures, Anna nous évoquent "mille désirs rôdeurs" (Maupassant) ; des véritables nuits suaves qui évoquent un cocon délicieux. Les lignes de chair fuyantes que poursuit l'oeil du spectateur continuent à perte de vue...
Cette exposition, qui succède au récent Corps végétal il y a deux semaines (de la même artiste), est à mes yeux un magnifique enchaînement visuel sur la représentation du corps. D'un côté, nous avions le corps enchevêtré dans les racines végétales comme appartenant à un tout indissociable de beauté naturelle. De l'autre, nous avons ici le corps dans ce qu'il y a de plus inavouable et de plus secret. Par un jeu de couleur variant du bleu au noir, en passant par des tons chaleureux (rouge-orange-jaune), Beth Anna Hynum a su décliner, dans ce qu'il y a de plus personnel, la représentation graphique d'un corps terriblement pétrifié dans son obscur mais néanmoins rassurante nudité. L'exposition débute sur un visage (nous sommes observés) puis passe sur un dos anonyme, mélancolique, charnel, pour ensuite s'achever sur un ange et le sexe d'une femme : deux symboles qui n'est pas sans rappeler une icône où la position de la femme ne serait que l'intermédiaire entre l'homme et Dieu ? Ses toiles, qui pour certaines laissent rêveurs, invitent donc à prendre conscience de la valeur inestimable d'une douce caresse sur un corps nu, où le contact de la peau sur une autre peau est synonyme d'érotisation d'un moment privilégié...
En bonus, le lien de l'artiste :
http://www.takeholdoflife.com
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